« Tu sais Doudou, en théorie ce sont les parents qui prennent soin des enfants, pas l’inverse - La théorie, elle ne connaît pas maman »
Il est périlleux de toucher au thème de la dépression et de l’alcoolisme dans les romans pour les plus jeunes, on les trouve plus facilement abordés dans la littérature pour ados (et encore…). Le roman de Myren Duval est donc doublement bienvenu, d’abord parce qu’il comble un manque mais surtout parce qu’il est si réussi ! Tout commence le 8 juillet, jour de grandes vacances et nous allons passer les deux mois qui suivent avec notre jeune narratrice : les sorties avec sa tante, l’ennui parfois à la maison et ses (vaines) tentatives pour animer sa mère.
L’autrice trouve l’équilibre parfait pour parler avec nuance et pudeur de cette maman, certainement aimante mais néanmoins défaillante, à travers le regard de sa fille. Si ni le titre ni la couverture ne laissent présager du sujet, le ton est donné d’emblée car c’est bien ici la tendresse qui l’emporte : la tendresse dans les mots simples de la petite, dans ses combines pour protéger sa maman et faire comme ci, tendresse aussi de la tante qui prend soin d’elle, et dont la présence vivante et un peu fantasque rend les moments passés ensemble rassurants, doux et joyeux. Enfin, tendresse dans les dessins d’Emma Constant, des aquarelles acidulées souvent pleines d’humour. Un livre coup de cœur qui panache roman et bande dessinées et dont la fin, bien-sûr, est une porte ouverte sur un avenir meilleur pour la maman. Fantaisie et poésie font de Merci pour la tendresse une pépite à mettre entre toutes les mains dès 8 ans
Fabienne