"Je ne sais pas pour vous. Mais si on croisait plus un seul bipède d’ici à Denver, je ne m’en porterais pas plus mal "

La longue marche des dindes, une BD adaptée avec bonheur par Léonie Bischoff du roman de Kathleen Karr : c'est l'histoire de Simon, jeune orphelin élevé par ses oncle et tante qui le considèrent comme un nigaud, un bébête, parce qu'il n'est pas doué à l'école. Et pourtant ils sont bien loin du compte : la malice et l’intelligence se lisent dans les yeux du jeune garçon mais encore faut-il le regarder. Seule son institutrice croit en lui ; après l’obtention d’un diplôme difficilement arraché, elle le pousse à voler de ses propres ailes, il n’en fallait pas moins pour qu’il se lance dans l'aventure : convoyer 1000 dindes de chez lui dans le Missouri jusqu'à Denver. Sur la route bien-sûr, lui et le muletier qu'il a engagé affronteront mille dangers, rencontreront des mauvaises personnes mais feront aussi de très belles rencontres, dont celle d'une jeune esclave en fuite, qui les accompagnera sur la route pour parvenir en territoire libre.

Inutile d'en dire plus, le personnage principal est sympathique, il y a ici de l'aventure, de l'amitié et la bande dessinée se lit avec un franc plaisir ! Certes les personnages sont des archétypes, les gentils sont vraiment gentils et les méchants sont sans espoirs mais aucune importance, l’enjeu n’est pas là. Un road-trip optimiste, plein d’énergie, de sincérité et d’une forme d’innocence tout à fait louable. La longue marche des dindes, c’est l’incarnation du rêve américain, la réussite d’un jeune garçon parti de rien, grâce à sa vaillance et sa détermination ! Le dessin est joyeux, les dindes en particulier sont croquées avec beaucoup d’humour, leurs expressions sont drôles et plus vraies que nature !

Fabienne