"Du matin au soir, il sifflait. Son chant était tantôt joyeux tantôt mélancolique, toujours très beau. Il s'appelait l'Oiseau."
L’Oiseau vit dans une cage : toute la journée, il chante les montagnes, les rivières et les couchers de soleil, quand bien même il ne les a jamais vus, puisque bien sûr derrière les barreaux son horizon est assez étroit ! Cependant il ne s’en plaint pas, il ne manque de rien. Une vie routinière à l’abri de toute menace, à laquelle il est adapté jusqu’au jour où il rencontre l’Oiselle. L’Oiselle, attiré par le chant de l’Oiseau est venue jusqu’à lui et, de fil en aiguille, lui propose d’ouvrir sa cage pour qu’ils voyagent ensemble vers une île supposée fabuleuse. Mais après quelques timides envolées, l’Oiseau effrayé par la liberté et les dangers qu’elle implique, décide de faire demi-tour et de retrouver la sécurité de sa cage. Il faudra un petit coup de pouce du destin, une menace inattendue, pour qu’il accepte, vaille que vaille, de surmonter ses peurs et ses doutes.
Une très jolie fable philosophique, qui n’est pas sans rappeler (pour le fond), Le loup et le chien de Jean de La Fontaine. Oiseau Oiselle interroge avec délicatesse les notions de liberté et de sécurité. Beaucoup de tendresse, tant dans le texte que dans le dessin, un trait minimaliste mais qui, en deux coups de crayon évoque toute une palette d’émotions, notamment chez l’Oiseau, qui s’attire tout de suite notre sympathie. Un court roman pour les lecteurs débutants mais qui peut aussi s’adresser à leurs parents par la force de son message !
(Fabienne)