« Je ressens cette terre comme mienne. Tu devras t’en occuper et la cultiver, parce qu’elle t’appartient aussi. Mais sans être ta propriété. Elle t’appartient parce qu’elle fait partie de toi »

Joana a grandi dans une sorte d’Eden, élevée par une grand-mère qui lui a appris à vivre en harmonie avec la nature, à ne pas prélever plus que nécessaire et à considérer qu’elles forment un grand tout avec la terre qu’elles habitent. Elle lui a aussi appris à se méfier des hommes et en effet, alors que la jeune fille profite d’une nuit à la belle étoile, 3 soldats, de retour de la guerre, vont piller sa maison, la réduire en cendres et tuer ses grands-parents. Joana décide alors de partir, de rejoindre une expédition d’orpailleurs dans le Nouveau-Monde, par-delà l’océan, faire fortune pour revenir reconstruire son royaume. Elle s’engage alors dans une aventure extrême : à la rigueur des éléments s’ajoute la barbarie des hommes prêts à tout pour quelques pépites. Il y aura en contrepoint la rencontre avec deux femmes natives, membres elles aussi de l’expédition, l’une admise pour ses connaissances en médecine, l’autre en tant que guide. Il y a Beck cette chienne sauvée en cours de route et qui devient une compagne de voyage et puis cette louve géante, un peu effrayante mais protectrice aussi, qui semble veiller sur les femmes…

Une fable écoféministe au long cours, un roman graphique aux paysages somptueux, aux couleurs puissantes et qui, à la brutalité et la cupidité, oppose la douceur, la solidarité et la confiance entre les femmes. Un chant à la sororité et à la nature, un dessin sublime, un scénario subtile et surprenant, et au-delà de l’aventure, il se dégage de La louve boréale, une sagesse, une philosophie de la vie dont on ferait bien de s’inspirer. Une BD éblouissante à ne pas manquer  !

Fabienne