handsome harry"Lorsque les gens voient la Loi se ranger du côté de ceux qui leur pourrissent la vie, c'est naturel qu'ils soutiennent les hors-la-loi"

Handsome Harry ou la vie à toute berzingue de Harry Pierpont, membre charismatique du gang Dillinger qui s’illustra au début des années 30 notamment dans l’Illinois (mais pas que). La spécialité de cette bande de malfrats : l’évasion et le braquage. Après s’être échappé de manière spectaculaire du pénitencier de Michigan City, recherché par les polices de plusieurs États, Harry, John, Russel et les autres vont vivre 4 mois en cavale à Chicago, menant la grande vie avec leurs petites amies et reprenant de plus belle les attaques de banques. Parfois il y a des morts, forcément : « Oui, John aurait appuyé sur la détente. Moi aussi. C’est une question d’autorité mais aussi de respect de soi. Si vous voulez proférer des menaces en l’air, soyez instituteur, pasteur, rédacteur. Pas braqueur ». S’ils aiment l’argent, la belle sape, rire et faire la fête, ils aiment par dessus tout la montée d’adrénaline que leur apportent les quelques minutes d’un hold-up toujours soigneusement préparé ; comme le dira Charlie à un reporter, « en tant que gangster, il vivait plus en quarante minutes que son vieux avait vécu en quarante ans. ». Ces hommes étaient des durs, des insoumis qui refusaient de se soumettre à la loi, et préféraient « régner en enfer que servir au paradis » et en ces temps de Grande Dépression, ils forçaient l’admiration de plus d’un honnête citoyen qui subissait de plein fouet l’injustice sociale.

Un grand vent de liberté souffle sur ce roman raconté de l’intérieur, par la voix de Handsome Harry lui-même. Le capitaine de police Matt Leach a juré leur perte, ne les lâchera jamais et le lecteur sait dès les premières pages que cela finira mal pour ces bandits montés en héros; il n’empêche, quand arrive le dernier chapitre « En déroute », il ne peut s’empêcher de ressentir un pincement au cœur.

La grande classe…

 "Mais comme toujours, certaines lettres de lecteurs montraient clairement que tout le monde n'en voulait pas à notre scalp. Plein de bons citoyens ne nous trouvaient pas pire que certains politiques, et sans doute bien moins nuisibles que la plupart des banquiers"

(Fabienne)

 

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