"Je ne sais pas peindre sur une feuille blanche" Isabelle Cayeux

 

Si la page blanche ne l'inspire pas, Isabelle Cayeux aime en revanche le vieux papier et c'est donc avec bonheur qu'elle se laisse inspirer par la littérature autant que par l'objet-livre, comme elle l'explique plus bas. Elle dessine, à l'encre de chine, à l'aquarelle ou au crayon sur les pages de garde des romans, leur donne une interprétation personnelle et poétique, son trait en fait des œuvres uniques qui trouveront naturellement leur place à la bibliothèque ce mois de décembre !

 

 

Quelques mots de l'artiste :

 

"J'étais à court de carnets à dessins... Il faudrait que je retrouve le titre du premier livre dont j'ai arraché la page de garde...Je crois que c'était... J'ai sûrement dû y dessiner un visage.

J'ai pris un autre livre, j'en ai arraché la page de garde et j'ai dessiné au autre visage. J'ai continué ainsi longtemps. Comme nous sommes à une époque où les livres sont mis à la rue, je regarde à droite, à gauche, je prélève avec délicatesse les premières pages qui me parlent et je leur donne une seconde vie. Je les expose à la lumière de l'atelier, j'y dépose le vif de mon trait.

En fait, dans ces pages, tout parle, le grain du papier, leur vie passée, leur teinte jaunie, leur épaisseur, l'intimité de leur format ; le titre lui aussi parle ; le nom de l'auteur, qui m'est souvent inconnu, est comme un mystère, il ouvre tous les possibles ; les exergues, les dédicaces, les dates, les détails du copyright, tout murmure. Et sous ma main, peu à peu, un visage vient. C'est comme une révélation née d'un acte qui pourrait sembler illégitime. Ce sacrilège, cette rencontre, et mon amour du dessin, voilà mon inspiration. En moi, jubilation et jouissance.

Je crois bien que j'ai arraché plus de pages de garde que Shéhérazade n'a raconté d'histoire à son bourreau amoureux" Isabelle Cayeux

 

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