"Dans sa tête, deux langues parlent sans cesse en même temps. Sa tête est énorme et lourde à porter avec ces deux langues qui se chamaillent à l'intérieur.
Laquelle choisir ? Maryam ne sait pas. Alors elle se tait."

Inspirée de sa propre enfance, Maryam Madjidi livre dans ce texte les angoisses liées à l’exil pour une petite fille à travers trois épisodes marquants : l’obligation de laisser ses jouets derrière elle (et même pire : de les donner !) ; l’apprentissage d’une langue qu’elle refuse d’abord de parler et le fait de passer de la langue « d’ici » à l’école à la langue de « là-bas » à la maison ; enfin la difficile adaptation à la nourriture de la cantine qui n’a rien à voir avec celle de sa mère ou de sa grand-mère. Alors, Maryam ne joue plus, ne parle plus et ne mange plus… Elle se sent seule et invisible à l’école mais finalement, une petite fille vient vers elle et Maryam trouve petit à petit sa place, commence à parler et à manger à l’école et peut à son tour aller vers les autres.

Un joli texte qui joue beaucoup sur la répétition de phrases ce qui lui donne un rythme poétique. Pour nous faire ressentir ce que peut être l'exil pour une petite fille, l’autrice se place à hauteur d'enfant et utilise beaucoup de métaphores. Le roman suscite l’empathie et fait la part belle à l’amitié au-delà des différences ! Une illustration douce, un peu feutrée, de jolies bouilles toutes rondes en harmonie avec la douceur des mots qu’ils accompagnent.

Fabienne

 

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