« Ma survie ne tient plus à grand-chose, je suis trop jeune pour avoir déjà rencontré un esprit capable de me sauver »
De pierre et d’os, c’est l’histoire d’Uqsuralik, une jeune inuite qui, une nuit, se retrouve séparée de sa famille alors que la banquise s’est fendue, créant une immense crevasse. Elle va devoir survivre, seule avec un chien pour compagnon, en plein hiver sur un territoire pour le moins inhospitalier. Heureusement, elle s’est initiée à la chasse avec son père et sait tant bien que mal monter les blocs de glace pour se construire un abri mais il va lui falloir quitter l’île où elle a trouvé refuge, marcher en quête de gibier. Elle est finalement accueillie par un autre groupe, mais là, ce sont d’autres dangers qui la guettent…
On embarque avec Uqsuralik dans une vie de nomade au gré des saison, les chants, qui sont comme des prières ou des contes, rythment le récit. Ils participent à transmettre la mémoire d’un peuple au fil des générations. Les rituels, coutumes et croyances nous plongent dans un monde ancien où la spiritualité est liée à chaque évènement du quotidien. De pierre et d’os est aussi un incroyable récit initiatique qu’il est difficile de lâcher.
Le dessin, le choix des couleurs nous transportent dans cet univers de glace, les très grandes cases parfois sans texte traduisent l’immensité d’un territoire sauvage ou les humains doivent faire corps avec ce qui les entoure : animaux et éléments. J’ai adoré cette BD inspirée du roman de Bérengère Cournut, tant pour l’histoire d’Uqsuralik que pour la dimension ethnologique du récit. On en sort sans doute un peu plus humble. Immense coup de cœur.
(Fabienne)