"Peut-être n'étaient-elles pas destinées à aller plus loin. peut-être les jeunes avaient-ils raison - Sa' et elle se batrtaient contre l'inévitable.

Nous sommes en Alaska à une époque très lointaine, Sa’ et Ch’idzigyaak sont deux vieilles femmes dont les Athabaskans prennent soin. En effet, leur grand âge les rend dépendantes des membres de la tribu pour la nourriture, pour leur déplacement d’un camp à l’autre, ce dont ils se sont toujours naturellement acquitté. Hélas, lors d’un hiver particulièrement froid, le gibier se fait rare, la tribu souffre de famine, la mort rôde. Le conseil décide alors d’abandonner les deux anciennes, considérant qu’elles représentent deux bouches inutiles à nourrir. Quand bien même la décision leur pèse, tous se mettent en route vers un campement qu’ils espèrent plus généreux, laissant derrière eux Sa’ et Ch’idzigyaak avec seulement quelques peaux de caribou, des lanières de viande séchée et une petite machette.

Les deux femmes, qui jusqu’alors étaient connues pour se lamenter sur leur sort (leurs douleurs, leur fatigue), vont refuser de se laisser mourir et affronter l’hiver en faisant appel aux savoirs ancestraux qu’elles avaient oubliés. Leur grande force leur viendra surtout de leur détermination et de leur solidarité dans les épreuves et les moments de désespoir.

Cette histoire, Velma Wallis, elle-même Athabaskane, l’a entendue raconter par sa mère quand elle était enfant. C’est un conte de sagesse, un très beau texte de survie en milieu hostile qui nous dit « qu’il n’y a pas de limite – certainement pas l’âge – aux capacités d’un individu à accomplir ce que la vie exige de lui ». Le roman est très court, on le lit d’une traite, immergé·es nous aussi dans le Grand Nord. C’est une histoire assez simple, une leçon de courage et d’humilité mais le texte est subtile et l’aventure de Sa’ et Ch’idzigyaak ne sert pas seulement de prétexte au message : j’ai aimé les accompagner, et bien-sûr, j’ai beaucoup aimé les dessins de Chabouté ! A noter : les deux personnages principaux sont des femmes de 75 & 80 ans : c’est assez rare pour être souligné !

 

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