« Jérémiah s’était battu pour son pays. Ses idéaux de jeunesse lui avaient permis de traverser cette épreuve et s’étaient brisés en chemin. De retour au pays, la bouteille était devenue sa seule religion».
Nous sommes à Taggard, dans l’Arkansas une petite ville en récession, la centrale qui employait une bonne partie de la ville a fermé, la drogue s’est répandue auprès d’une jeunesse désœuvrée. Jeremiah Fitzjurls, vétéran du Vietnam (hanté par son passé) a élevé sa petite fille dans une casse où les voitures empilées les unes sur les autres forment des tours du haut desquelles on peut admirer les étoiles. C’est un nerveux, il a sécurisé au maximum les lieux mais on comprend très vite qu’une tragédie s’est jouée à la casse des années auparavant, impliquant la famille Ledford : il y a eu un mort, et son fils à lui a fini en prison. Il s’attend encore, des années plus tard, à ce que les Ledford viennent régler leurs comptes et il est prêt à les recevoir. Joanna a maintenant 17 ans, elle s’apprête à partir pour l’université et au grand dam de son grand père, est tombée amoureuse du quarterback de l’équipe de football du lycée. Or, après avoir clandestinement passé une nuit avec lui, voilà qu’elle se fait enlever sur la route du retour. C’est un coup des Ledford, suprémacistes et dealers de meth, ils sont violents et ils ont la haine. Jérémiah, lui, est prêt à tout pour retrouver sa petite fille et il n’a pas perdu ses réflexes d’ancien sniper…
Un roman dans la lignée de ceux de Chris Whitaker ou S. A. Cosby, autant dire qu’une fois commencé, on ne peut plus le lâcher. Eli Cranor distille avec parcimonie les révélations concernant un passé qui éclaire petit à petit le présent, maintenant ainsi une tension qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages.Le rythme est parfaitement contrôlé, j’ai eu envie de lire très vite et en même temps de ralentir pour retarder le drame que l’on sait inéluctable (mais sous quelle forme ?). Au-delà de l’intrigue Chiens des Ozarks dépeint une Amérique rude, désenchantée, gangrenée par la haine et la violence. Implacable !
Fabienne