""Pourtant, lorsque nous avons démoli ce qui nous enfermait, qu’avions nous en tête pour le remplacer ?"

Alice et Eileen sont amies depuis l’adolescence ; suite à un épisode dépressif, Alice, devenue à 30 une autrice reconnue, s’installe dans un village au bord de la mer alors qu’Eileen, assistante éditoriale pour une revue littéraire, reste à Dublin. Elles s’échangent donc des mails qui forment une grande partie du roman. Ce sont de longues lettres dans lesquelles elles s’interrogent sur le sens de la vie (est-il décent d’essayer d’être heureux quand le monde va mal ?), réfléchissent à la beauté, à la littérature, à la spiritualité, à l’écologie, à la politique et bien-sûr à l’amour et au désir. A ces conversations épistolaires d’ordre existentiel se mêle le récit de leurs histoires intimes et en particulier de leurs amours tumultueuses. On les suit également « dans la vraie vie » ce qui nous donne l’occasion de connaître de plus près les objets de leurs tourments : Félix pour l’une, Simon pour l’autre.

J’ai adoré ce roman, très différent de ce que je lis d’habitude (point de grands espaces par ici), c’est le roman d’une génération, plutôt urbaine, celle des millenials qui, après s’être affranchis des valeurs, des codes (voire du carcan) de leurs parents, doivent reconstruire une manière de vivre, mais comment et par où commencer ? Si le cheminement est ardu, Sally Rooney a confiance dans ses personnages de papier qui se cherchent et, avec leurs failles, leurs névroses, parfois leur désespoir, ont de belles personnalités. Loin d’être désenchanté ou fataliste, le roman, traduit par Laetitia Davaux, est parfois très drôle et finalement lumineux !

Fabienne

 

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